L'opération Rolling Thunder : l'impasse de la guerre aérienne
Dans les annales de l’histoire militaire, peu de campagnes suscitent autant de débats que l’opération Rolling Thunder ( 2 mars 1965 - 2 novembre 1968). Conçue comme un outil stratégique pour affaiblir la capacité militaire du Nord-Vietnam et pousser ses dirigeants à négocier, Rolling Thunder deviendra avec le temps un symbole d’escalade, de frustration, mais aussi des limites de la puissance aérienne dans la guerre moderne. Pendant trois ans, les avions américains vont larguer plus de bombes sur le Nord-Vietnam que dans tout le théâtre du Pacifique pendant la Seconde Guerre mondiale, mais la campagne n’atteint pas ses objectifs principaux. 1965 : la bascule Pour comprendre l’opération Rolling Thunder , il faut d’abord rappeler le contexe géopolitique et militaire du début des années 1960. Les États-Unis s’impliquent progressivement au Vietnam depuis les accords de Genève de 1954, qui divisent le pays en un Nord communiste et un Sud anticommuniste. En 1964, l’insurrection menée p...
Quand les américains sont entrés dans la guerre du Vietnam, ils ont fait trop confiance à leur technologie. Ils ont cru que leurs missiles air-air et leurs radars performants pour l'époque auraient raison de la flotte aérienne nord-vietnamienne composée de MIG-17, MIG-19 et des très rares MIG-21.
RépondreSupprimerDonc le F-4 Phantom II ne fut pas équipé de canon bien qu'il fut conçu comme un chasseur intercepteur de bombardier lourd à l'origine. Ils ont dû dans l'urgence ajouter un conteneur canon de 20mm en position ventrale pour palier au problème sur les versions C et D du F-4 Phantom II.
A partir de la version E, Le canon fut réintégré à la production sous le nez de l'appareil.
Un contre-exemple, dès sa conception, le F-105 Thunderchief était équipé d'un canon rotatif de 20mm approvisionné à 1000 coups positionné dans le nez de l'appareil alors qu'il faisait office uniquement de bombardier au Vietnam. Il pouvait être équipé de missiles Sidewinder pour son autodéfense. Par la suite, il fut reconverti pour neutraliser les batteries antiaériennes nord-vietnamiennes dans les missions Wild Weasel afin de remplacer dans l'urgence les F-100 Super Sabre biplaces qui avaient subi de fortes pertes dès l'origine du projet en 1965.
Le F-105 a décroché 27.5 victoires aériennes, uniquement des MIG-17, dont 25 au canon !!!
Le taux de réussite des missiles air-air Sparrow et Sidewinder ne dépassait pas 11% en réalité lors des combats aériens !!!
De plus l'entrainement des pilotes aux USA ne correspondait pas aux combats aériens rapprochés, il a fallu tout réapprendre. D'où la création de Top Gun en 1969 pour la Navy. A noter que les différentes versions des F-4 Phantom II B et J de la Navy ne furent jamais équipées de canon, ils gardèrent leurs missiles air-air !!! Le Phantom pouvant en emporter jusqu'à huit.
Dans l'Air Force des vétérans de la deuxième guerre mondiale ont fait office de professeurs de combat aérien aux jeunes pilotes qui sortaient de l'école de l'air et avaient trop peu d'heures de vol.
Face aux MIG-17, appareil subsonique, à basse vitesse et en combat tournoyant rapproché, le danger était immédiat car les appareils américains n'avaient pas sa maniabilité. Par contre au dessus de 800 km/h sa maniabilité légendaire diminuait fortement.
Le MIG-19 restait dangereux dans toutes les phases du vol car il est supersonique. Le taux de montée du Phantom est supérieure, donc il fallait conserver une verticalité dans le combat.
Le MIG-21, appareil bisonique, aurait pu faire des ravages dans les escadrilles de chasse américaines mais la formation des pilotes nord-vietnamiens n'était pas à la hauteur concernant ces appareils. Ils en possédaient trop peu, ils avaient trop peur d'en perdre, donc ils cessaient vite le combat après un passage rapide en larguant leurs missiles air-air soviétiques peu performants. C'étaient les opérateurs radars nord-vietnamiens au sol qui donnaient les instructions aux pilotes qui n'avaient pas beaucoup d'autonomie de décision.